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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

VILLAR MINGO, Manuel
Né à Pradoluengo (Burgos) le 24 décembre 1904 - mort le 29 octobre 1972 - Électricien ; journaliste – MLE – CNT – FORA – Buenos Aires (Argentine) – Barcelone (Catalogne) - Madrid (Nouvelle-Castille)
Article mis en ligne le 10 juin 2013
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Manuel Villar Mingo & Benigna Galve

Manuel Villar Mingo avait passé toute son enfance en Argentine où il était arrivé à l’âge de 7 ans et où il avait adhéré, encore adolecent, à la Fédération Ouvrière Régionale Argentine (FORA). Il travaillait alors comme ouvrier électricien et à partir de 1926 entra à la rédaction deLa Protesta (Buenos Aires). En 1929 il avait été délégué au congrès de fondation de l’A.C.A.T. dont il avait été élu secrétaire et nommé responsable de son organe La Continental Obrera. En 1930, sous la dictature de J.F. Uriburu, Manuel Villar Mingo avait été déporté d’Argentine et s’était exilé d’abord au Chili, puis en Uruguay. Il rentra clandestinement à Buenos Aires fin 1931 et ft reparaître La Protesta interdite depuis deux ans. Arrêté, il fut banni et expulsé d’Argentine en 1932.

Rentré en Espagne il intégra immédiatement la CNT et devint le directeur de Solidaridad Obrera (Barcelone). En décembre 1933 il était détenu pour "délit de presse". Pendant la "grève générale illimitée et révolutionnaire" déclenchée à Saragosse en mai 1934, c’est lui qui, en tant que directeur de Solidaridad Obrera avait ouvert une souscription pour le transfert en Catalogne des enfants de grévistes. En 1936, favorable à la participation aux élections qui virent la victoire du Front populaire, il avait soutenu une polémique avec José Peirats Valls et Eusebio Carbó Carbó.

Pendant la guerre civile Manuel Villar allait exercer de nombreuses responsabilités dans la presse du mouvement libertaire : directeur de CNT (Madrid), de Fragua Social (Valence), et rédacteur de Solidaridad Chera (Valence ?). En 1937 il représenta sans doute la FAI au Comité central de ravitaillement de Catalogne et en mars 1937 participa à la Conférence nationale de la presse confédérale.

Arrêté en mai 1939, il avait été interné au camp d’Albatera dont il fut libéré au bout de quelques mois sans avoir été jugé. Il fut à nouveau arrêté pour activités antifranquistes le 11 août 1941 et emprisonné jusqu’au 30 août 1947 où il fut remis en liberté provisoire. Il s’intégrait immédiatement à la lutte clandestine et en septembre était nommé secrétaire du Comité National de la CNT en remplacement de celui d’Antonio Ejarque Pina qui venait d’être décapité (en août ou septembre). Le CN était en outre formé par Angel Morales Vázquez, Miguel Monllor, Eusebio Azañedo Grande, Antonio Bruguera Perez, Alfonso Bruno, Pedro González Calero et Felix Carrasquer Launed.

A partir du 15 novembre 1947, une rafle décapitait le CN, et tous ses membres à l’exception d’Antonio Bruguera qui allait provisoirement assumer la fonction de secrétaire et transférer le CN à Valence, avaient été arrêtés. Manuel Villar Mingo avait été détenu le 20 novembre. Lors du procès (n°143.374) contre 24 militants de la CNT - Miguel Monllor, Eustaquio Rodriguez, Angel Morales Vazquez, Bruno Rodriguez Alba, Antoio Cerezo Toledzano, Eusebio Azanedo Grande, Fernando Martinez Conde, Pedro Sanchez Cardete, Pedro Gonzales Calero, Manuel Velazquez, Pedro Martinez Diaz, Benjamin Bernaard Buisan, Rosendo Moreno de la Parra, Miguel Nomen, Gaspar Miralles, Gabriel Martinez Dorado, Victor Nieto, Bernardo Martinez, Matilde Escudero, Ramona Viver et Modesta Lopez -, le 21 janvier 1949 où le procureur avait requit la peine de mort, Manuel Villar fut condamné à 25 ans de détention. Il fut l’objet d’un nouveau procès le 11 octobre 1949 dans lequel il aurait été mis hors de cause. Remis en liberté en 1960. Manuel Villar aura passé au total dix huit ans en prison. Sa compagne, Benigna Galve qui avait été également arrêtée, restera 4 années en détention.

En 1960 Manuel Villar Mingo s’exilait en Argentine où à Buenos Aires il allait aider Diego Abad De Santillan à rédiger un ouvrage encyclopédique. En 1965, il avait été sollicité par le groupe des "cincopuntistas" (signataires des accords entre d’anciens cénétistes et les syndicats verticaux), mais avait refusé de les soutenir.

Manuel Villar Mingo est mort à Buenos Aires 29 octobre 1972

Oeuvres : "Condiciones para la revolución en America" (1932) ; "La insurreccion anarquista del 8 de diciembre 1934" (en collab. avec J.M. Molina, Barcelone, 1934) "El anarquismo en la insurreccion de Asturias" (Buenos Aires, Nervio, 1936) ; El peligro comunista : sus causas y sus remedios" (Madrid, s.d.) ; "De Julio a Julio" (compilation d’articles parus dans "Fragua Social") ; "España en la ruta de la libertad" (Buenos Aires, 1962)


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