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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MESA DELGADO, Isabel « Carmen DELGADO PALOMARES »
Née à Ronda (Malaga) le 31 décmbre 1913 – morte le 25 février 2002 - Ouvrière costumière - FIJL – ML – SIA - – CNT – CGT – Ceuta (Maroc) – Valence (Levant)
Article mis en ligne le 19 décembre 2011
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Isabel Mesa Delgado (1930)

Née dans une famille confédérale, Isable Mesa Delgado avait commencé à militer dès l’âge de 14 ans à la CNT et aux Jeunesses libertaires (FIJL) de Ceuta où ses parents avaient émigrés en 1928. Après un passage à Tetouan où son activisme au sein de la FIJL –camouflée en groupe espérantiste - lui valut d’être expulsée de la ville, elle avait regagné Ceuta où elle habitait le quartier de Sarchal. Membre du syndicat de métiers divers, elle participait également aux activités de l’Athénée local et, en contact avec Mujeres Libres, à l’organisation des ouvrières.

Lors du coup d’État franquiste du 18 juillet 1936, elle aida de nombreux compagnons à s’échapper et en octobre, avec une douzaine de compagnons parvenait à gagner à bors d’une barque de pêche Malaga. Puis, après la chute de Malaga aux mains des franquistes, elle allait en février 1937 à Valence où elle allait travailler comme infirmière dans les hôpitaux de Gandia et de Torres de Quart. Nommée secrétaire du groupe de Valence de l’organisation féminine Mujeres libres, elle en fut la représentante au Comité national de la CNT. En 1938 elle était également la secrétaire de la Fédération de Valence de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) dont elle fut une des délégués au plenum tenu en août. En avril 1938 elle avait été envoyée à l’Institut ouvrier de Valence (promotion Durruti) monté par le Comité national de la CNT pour compléter l’instruction de jeunes ouvriers et ouvrières.

A la fin de la guerre civile elle était à Alicante où elle pensait pouvoir s’embarquer pour l’Algérie et où, elle échappait à une incarcération en se faisant passer pour franquiste. Puis, à pieds, elle gagnait Almeria puis Malaga où en 1941 elle participait à l’édition du journal clandestin El Faro de Malaga. Pour échapper à la répression elle revenait fin 1941 ou début 1942 à Valence sous le nom de Carmen Delgado Palomares, un nom qu’elle conservera jusqu’à son décès.

Avec une autre compagne, Maruja Lara [Agustia Lara Sanchez], elle y ouvrait un kiosque à journaux lui permettant de diffuser la presse libertaire clandestine. Avec d’autres femmes, la plupart libertaires, elle organisait alors le groupe Union de mujeres democraticas qui comptera une quarantaine de membres et se réunissait chaque dimanche à la foire exposition, paseo de la Alameda où Amalia Torres, soeur de l’ancien maire anarchiste Domingo Torres Maeso, leur facilitait l’accès. Ce groupe, dont l’activité principale consistait en l’aide apportée aux prisonniers et à leurs familles, et qui disposait d’une machine à écrire avec laquelle furent composés plusieurs tracts, sera actif jusqu’à sa dissolution en 1953.

Isabel sera arrêtée pour la première fois en 1956 après que la police ait intercepté une lettre envoyée par un compagnon que le groupe avait aidé. Isabel Mesa sera à cette occasion torturée à un tel point qu’à sa sortie le taxi qui l’avait pris lui demanda « s’il devait la conduire à son domicile ou au cimetière ».

A la mort de Franco, avec son inséparable amie Maruja Lara elle participait à la reconstruction de la CNT à Valence et notamment à la Fédération des retraités, puis à la création de Radio Klara et de l’Athénée Al Margen. Après la scission survenue dans la CNT elle fut membre de la CGT.

Isabel Mesa Delgado est décédée à Valence le 25 février 2002.


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