Pedro Antonio Sánchez Martín avait adhéré à la CNT à la proclamation de la République.En juillet 1936 il était parti pour le front d’Aragon comme milicien dans le Bataillon Malatesta. Il fut blessé sur le front de Belchite puis avait perdu tous les doigts de la main droite suite à l’explosion d’une grenade.
A la fin de la guerre il ne fut pas inquiété et s’installa à Santa Coloma de Gramenet (Barcelone) jusqu’en 1942 où il alla dans la région de Regola d’Ager travailler comme paysan et charbonnier.
En 1956 il passait clandestinement en France où il était en contact avec Ramon Vila Capdevila Caraquemada et militait à la CNT de l’exil.
Le 5 ou 6 juillet 1962 il accompagna Caraquemada dans une de ses missions de sabotage dans la comarcale du Bages. Chargés d’armes, d’explosifs et de vivres les deux hommes étaient arrivés sur le district de Fonollosa où après s’être reposés quelques jours, ils firent sauter plusieurs pylônes de haute tension, dont un où ils avaient accroché un drapeau rouge et noir. Le courant fut interrompu entre les villes industrielles de Manresa et Sabadell, mais les explosions provoquèrent un afflux d’importantes forces de répression de Manresa, Sabadell et Sallent. Après être resté quelques jours cachés, les deux hommes avaient repris le chemin vers la France et, vers 21h le 28 juillet, furent accrochés par la Guardia Civil ; ils parvenaient à s’échapper en abandonnant une partie du matériel et en se séparant.
Moins bon connaisseur du terrain que Caraquemada, Pedro Sánchez Martín s’égara et fut à nouveau accroché sans conséquence par une patrouille vers 23h30 au carrefour des routes de Gironella à Vic et Santa Maria de Merlés. Dans la nuit du 1er août, vers 2h du matin une patrouille de la Guardia Civil le repérait à Estret. Pedro Sánchez Martín, après avoir tiré sur les gardes, parvenait encore une fois à s’échapper, toutefois en abandonnant une mitraillette et ses munitions qui seront retrouvées par les gardes. Le matin à 9h les gardes postés près de Can Miquel à Vilada, parvenaient à l’encercler et à le capturer.
Lors de l’interrogatoire Pedro Sánchez Martín déclara que la mission lui avait été confiée par Angel Carballeira Rego et Vicente Llansola de la CNT en exil. Traduit devant un Conseil de guerre réuni le 16 octobre 1962, Pedro Sánchez Martín a été condamné à 30 ans de prison et a été interné notamment à San Miguel de los Reyes. Il a été remis en liberté conditionnelle le 14 août 1971 et n’obtint sa libération définitive que le 18 avril 1973.