Né dans une famille nombreuse de paysans, Juan Manuel Saldaña de la Cruz avait commence à travailler comme berger dès l’âge de 8 ans, profession qu’il exerça jusqu’à son service militaire à l’âge de 20 ans à Cordoba. Il resta longtemps semi-analphabète (il n’y avait pas d’école à Alcolea) et le premier livre qu’il avait lu était la brochure de Malatesta Dialogue entre paysans, qui lui avait sans doute été donné par sa mère militante de la CNT et qu’il accompagna encore très jeune dans les réunions.

Après la dictature de Primo de Rivera, il organisa avec entre autres Antonio Saldaña et Ramon Garruta, la CNT locale avec laquelle il participa à toutes les agitations paysannes et ce qui lui valut d’être emprisonné à plusieurs reprises. Il mit à profit ces détentions pour se cultivar, considérant que la prison fut “son université”.

Dès le début du coup d’État franquiste de juillet 1936, il participa aux combats et au désarmement des gens de droite à Alcolea del Rio, puis s’enrôla dans une colonne confédérale avec laquelle il participa au front de Malaga comme délégué de centurie. Après la chute de Malaga et d’Almeria, il gagna Madrid et s’intégra à la 70e Brigade mixte avec laquelle il combattit à Guadalajara, Brunete –où il fut blesse et nommé commandant – Teruel, Madrid et Valence.

Fait prisonnier à la fin de la Guerre à Alicante, il fut interne au camp d’Albatera où il fut le témoin de nombreuses exécutions, puis à la prison de Portacoeli, de Linares puis de Séville Condamné à 12 ans de détention, il a été interne pendant 4 ans à la prison de Séville puis a été envoyé dans la colonie pénitentiaire militarisée de Los Merinales où il fut employé au percement du canal du bas Guadalquivir (canal de los presos) avec des milliers d’autres prisonniers républicains.

Après sa libération conditionnelle vers 1944, il s’installa à Villanueva del Rio y Minas où il devint le secrétaire de la CNT clandestine Puis, pour échapper à la répression, il dut abandoner la zone pour aller travailler dans une mine (propriété des chemins de fer RENFE), puis comme cheminot à Grenade où il entra en contact avec Carlos Soriano, le secrétaire de la régionale andalouse de la CNT, et fut chargé de répartir la propagande dans toute la province en profitant de sa condition de cheminot.

A sa retraite en 1972, il alla s’installer à Barcelone où il collabora aux comités CNT de Padilla, Espada et Antonio Navarro et fut nommé trésorier d’un Comité national. A la mort de Franco il était le secrétaire du Comité national.

Dans les années qui suivirent il participa à la reconstruction des syndicats de Cornella et Esplugas avant de retourner en 1983 en Andalousie, d’abord à Grenade puis à Lora del Rio.

Juan Manuel Saldaña de la Cruz, qui avait été délégué aux congrès de la CNT tenus à Barcelone, Torrejon, Bilbao et Grenade, collaborait également à Solidaridad Obrera, CNT, Ideas-Orto et Cenit. Il témoigna également dans le documentaire Presos del silencio. Il est décédé à Lora del Rio le 12 mars 2008.

Oeuvre : - El comunismo libertario y su programa (Mostoles, Ed. CNT-AIT, s.d.,)