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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

RAMOS RUEDA,Manuel « PELOTAS" ; "COYOTE" ; "PATATAS" ; "CARREÑO" ; "EL ASTURIANO" ; "EL RAMOS" »
Né le 20 janvier 1916 à La Pola de Gordon (Leon), - Mineur ; mécanicien - FIJL – PCE - CNT Groupe de Manuel RAMOS RUEDA "PELOTAS" – Leon - Toulouse (Haute Garone) & Val d’Oise
Article mis en ligne le 18 juin 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Manuel Ramos Rueda

Militant de la CNT de Sistierna et de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) de Olleros de Sabero, Manuel Ramos Rueda, qui à l’âge de 18 ans avait été arrêté à Sistiema sous l’accusation d’avoir tué un certain Cholo de Fuente puis ‘était évadé de la prison de Riaño, s’était engagé fin 1936 à la Caserne du Carmenes et fut nommé lieutenant de la 3° compagnie du bataillon anarchiste 206 de l’Armée du nord. Il était membre du groupe Los Hermanosde la FIJL qui demanda son adhésion à la Fédération anarchiste ibérique (FAI) en mai 1937.

Passé en France lors de la Retirada, uk avait été interné au camp d’Argelés dot il ’était évadé.
A la déclaration de guerre en octobre 1939 à Toulouse il s’engageait au 1er Régiment de marche de volontaires étrangers (Légion étrangère) dont il fut réformé en mai 1940 suite à un accident lors d’u entraînement.
Le 29 août 1940 il était arrêté par la gendarmerie de Mont Louis (Pyrénées-Orientales), condamné pour infraction à un arrêté d’expulsion (suite à son évasion d’Argelès) et était emprisonné huit mois à Perpignan et à Béziers avant d’être interné au camp d’Agde (Hérault).
En 1941 il était envoyé au camp des internés de la base sous-marine allemande de La Palice (Charente Maritime) dont il s’évadait aussitôt.
Ayant regagné la région de Toulouse il s’y intégrait en février 1942 à la Résistance. C’est sans doute à cette époque qu’il adhéra au Parti communiste.
Il fut alors l’un des organisateurs de maquis espagnols dans la région (notamment à Montagut sur Save et à Saint Bertrand de Comminges) puis de la 2e Brigade de guérilleros espagnols FTP-MOI. Il participait à diverses opérations : sabotage de pylônes électriques près de la gare de Matabiau (4 février 1943), attaque et mitraillage d’un convoi allemand à Toulouse (5 février 1944).
Le 1er avril 1944, alors qu’il effectuait une mission de liaison, il était arrêté par un agent de la Gestapo dans un café de Salies du Salat, mais parvenait à s’enfuir après avoir tué ce dernier. Quelques jours plus tard,le 8 avril il participait à l’attaque d’un tramway réservé aux officiers et soldats allemands se dirigeant vers le camp de Blagnac.
Blessé et arrêté en juillet 1944 lors de l’attaque de dépendances d’une usine d’aviation, i était interrogé pendant plusieurs jours avant de réussir une nouvelle fois à s’évader et à réintégrer les combats pour la Libération de Toulouse en août et notamment à la libération des prisonniers politiques du Rempart Saint Etienne (18 août). Puis début septembre il fut nommé commandant du 4ème Bataillon de sécurité des espagnols.

Fin 1944, sur ordre du Parti, il était retourné d’abord aux Asturies puis au Leon avec Eugenio Sierra, Andrés Lanuza et Benjamin de las Rosas Orgalla. Installé dans la montagne de la zone de Boñar, il y organisa le Grupo Especial Volanteet avait pour mission le regroupement des guérillas du nord-est du Leon sous le contrôle du PCE.

Début 1945 il avait organisé une réunion avec les plus importants responsables guérilleros de la zone de Boñar. Ramos ne se présentant jamais comme communiste, revendiquait toujours son ancienne militance anarchiste, mais son changement d’orientation était déjà connu dans la région et il ne parvint pas à mener à bien sa mission de contrôle, la majorité des membres des guérillas étant anarcho-syndicalistes ou appartenaient à l’UGT ou au parti socialiste. Ni Calixto López Abad Zara, ni le groupe des Ariascommandé par Casimiro Fernández Arias El Mellao, ni le groupe de Matallana ou d’Orzonaga commandé par Fermin San Pedro Casado n’acceptèrent de se mettre sous ses ordres. Tous le considèrant comme le représentant du PCE.

Lucia Ramos Gabarros et ses enfanst Gabriel et Roberto

A partir de 1945, Manuel Ramos Rueda, qui était un homme d’action, allait mener avec son petit groupe de nombreuses actions à Leon et dans les villages avoisinants qui entraineront plusieurs arrestations d’agents de la guérilla. Le 16 octobre 1945 il exécutait à Leon, Angel Garcia Alvarez. Après avoir volé du matériel d’imprimerie, il édita cette même année 1945 quelques numéros du journal Luchasous titré "Porte parole de la résistance léonaise". En 1946 il recevait le renfort de 4 hommes dont l’un était tué le 28 juillet à San Pedro de Bercianos. En 1947 deux de ses hommes Higinioet Manzanedaétaient capturés puis exécutés à Léon et son activité déclinait, pour reprendre de plus belle début 1948. Le 12 janvier il réalisait une attaque à Leon, le 17 une autre à Velilla de la Reina, au cours de laquelle une jeune fille, Consuelo Fernández Fuentes, était grièvement blessée lors d’un échange de coups de feu. Le 6 août il attaquait le village de Azadinos, près de la capitale, et le 23 abattait Emilio Prieto Malagón le propriétaire de la cordonnerie de Leon, La revoltosa. La même nuit, dans les faubourgs de la ville, il blessait José Gallego Bueno, caporal de la police municipale.

Vers la fin de l’été 1948 Manuel Ramos Rueda passait sans doute en France. Á partir de cette date on perd toute trace de Manuel Ramos qui était marié à Lucia Ramos Gabarros (ou Gabarrus) et était le père de trois enfants, Gabriel (né en 1940), Roberto (né en 1942) et Manuel (né e 1954). Toutefois, en 1978, il état résident à Goussainville (Val D’oise) où il tentait de faire valoir ses droits à la retraite d’ancien combattant.


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