Dès le début des années 1920 Antonio Moreno Toledo militait à la Maison du peuple de Madrid et à la CNT de l’industrie du gaz et de l’électricité. Emprisonné sous la dictature de Primo de Rivera, il fut un des délégués du syndicat du gaz et électricité au Congrès de la CNT de 1931.
En 1932 il était membre du groupe de la FAI dont faisaient également partie Crespo, Clemente et Tirado. Il fut avec Benigno Rodriguez, l’un des représentants du Comité national de la CNT au plenum national des syndicats de pêcheurs tenu en octobre 1933.
Lors du vaste mouvement de grève dans le bâtiment impulsé par la CNT à Madrid au printemps 1936, il fut extrêmement actif, étant alors l’un des responsables du syndicat de l’eau et le secrétaire provisoire du Comité national de la CNT où il avait remplaçé David Antona Rodriguez emrpisonné avec plusieurs centaines de militants suite à cette grève. En mai 1936 il fut délégué au congrès national tenu à Saragosse.
Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936, c’est lui qui, le 18 juillet, dans les studios de Union Radio, appela au nom du Comité national à la grève générale révolutionnaire et à la lutte sans merci contre l’insurrection militaire. Lors du plenum national tenu le 3 septembre 1936, son nom fut proposé pour entrer au gouvernement de Largo Caballero, participation qui fut finalement repoussée. En novembre il fut chargé d’intervenir auprès du gouvernement basque républicain pour que ce dernier accepte l l’entrée de a CNT du Nord en son sein.
Fait prisonnier à Alicante à la fin de la guerre, il fut interné au camp d’Albatera dont il parvint à s’évader à l’aide de faux papiers sans doute fournis par le premier Comité national clandestin de la CNT d’Esteban Pallarols. Il tenta alors de passer en France mais fut arrêté dans les Pyrénées. Transféré à Madrid, il fut condamné à mort avant que la peine soit finalement commmuée en longue détention.
Remis en liberté provisoire en 1945, il s’intégra immédiatement à la CNT clandestine. En 1947, il fut notamment nommé au cabinet de presse du cénétiste Luis Montoliu nommé membre du gouvernement républicain en exil de Llopis. Puis il fut membre de l’un des Comités nationaux de la CNT au début des années 1950 avant de devoir passer en France en 1954 pour échapper à la répression.
En exil il continua à militer dans la CNT de l’exil en maintenant des relations équilibrées entre les deux tendances de l’organisation. En 1960 il fit partie du groupe de militants anarchistes qui furent assignés en résidence en Corse par le gouvernement de De Gaulle.
Revenu en Espagne au début des années 1970, il participa à la réorganisation de la CNT et visita pratiquement toutes les régions de la péninsule Sous les pseudonymes de Juan Español et Rabassaire, il collabora à cette époque à l’hebdomadaire Le Combat syndicaliste (Paris) dont il était le correspondant madrilène. En 1976 il fut l’un des organisateurs du syndicat CNT des arts graphiques mais dut interrompre ses activités pour être opéré d’un cancer de l’intestin. En 1978, il dût subir de nouvelles interventions chirugicales et c’est au cours d’une de ces opérations que le 11 aioût 1978 Antonio Moreno Toldedo décédait.
Œuvre : - Memorias (indédit).