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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

HABAS RODRIGUEZ, Dionisio « DURRUTI ; EUGENIO DEL REAL »
Né à Aldea de Cardenchosa (Fuenteovejuna), Córdoba, en 1913 - fusillé le 30 janvier 1953 - berger - FAI - MLE - CNT – Villaviciosa (Cordoba) - Groupe d’Hilario MARTINEZ ARANDA "GODOY DEL PUEBLO" & de Dionisio HABAS RODRÍGUEZ "DURRUTI" - Séville & Huelva (Andalousie)
Article mis en ligne le 9 janvier 2010
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Dionisio Habas Rodriguez

Á la fin de la guerre civile le miitant anarchiste Dionisio Habas Rodríguez Durruti était passé en France où il était resté deux ans avant de revenir en Espagne où il fut condamné à douze ans et un jour de prison.

Dès sa libération il servit d’agent de liaison à la guérilla dans la zone de Fuenteovejuna, puis, sur le point d’être découvert, gagna la sierra en juillet 1946 où au début 1947 il était membre du groupe d’Hilario Martinez Aranda Godoy del Pueblo. Le groupe de Godoy del Pueblo agissait à partir de 1947 en petites unités dans la partie nord de la province de Séville. Ces unités réalisaient plutôt des actions de propagande antifranquiste que des attaques.

Le 15 mars 1947 une patrouille de la Guardia Civil tombait sur un campement du 149è Bataillon de la 3è Agrupación dans la Sierra de La Patuda et dans l’affrontement étaient tués Florencio Fernando Rojas Sebastian Zapirain et Antonio Alamillo García Ramón Vías, tandis que s’échappaient les frères Nemesio et Dionisio Habas Rodríguez, Francisco Manzano Aragonés Capitán Espada, Juan González Ventura Voluntario, Domingo M. Benavente Rico Macario et Adriano Collado Cortés Zoilo. Le 149è Bataillon après la mort de son chef Florencio Fernando Rojas fut alors commandé par Claudio Granados Aranda Redimido. Le 26 mars sur le même district de Fuenteovejuna était surpris un groupe du 150è Bataillon caché dans une mine abandonnée près de la ferme "Montesina". Dans l’affrontement étaient tués le responsable du Bataillon Francisco Manzano Aragonés Capitan Espada, Nemesio Habas Rodríguez le frère de Dionisio, Juan A. Eugenio Esquivel Vera et les agents de liaison Daniel Gallardo Algaba et Santiago Benavente Pérez.

Le 11 juin 1947 la 3è Agrupación subissait de lourdes pertes avec la mort à Humbria de la Huesa de Julian Caballero Vacas, Librado Pérez Díaz Jorge Clavijo, Melchor Ranchal Rísquez Curro de Añora, Angel Moreno Cabrera El Pincho et Maria Josefa López Garrido La Mojea, pertes qui entrainaient une réorganisation de l’Agrupación où étaient alors nommés à l’Etat Major le communiste Hilario Martínez Aranda Godoy del Pueblo et l’anarchiste Dionisio Habas Rodríguez Durruti.

Le groupe de Godoy del Pueblo comptait une début 1948 une quinzaine de guérilleros organisés en petits groupes dont l’un, actif dans la Sierra de Seville, était dirigé par Dionisio Habas Rodríguez Durruti. C’est ce groupe qui le 24 juin 1948 occupait le village d’Alanis (Séville), y faisait sauter quelques gros pétards, hissait le drapeau républicain et distribuait de la de la propagande. Le 17 juillet avec Godoy del Pueblo et Ferrera, Durruti participait à un enlèvement près de Pocito, district de Constantina (Séville) qui leur permettait de récupérer une rançon de 10.000 pesetas. Deux jours plus tard, à Las Carboneras, Dionisio Habas s’emparait de six chevaux et de vivres. Tout l’été le groupe allait réaliser des actions de propagande et établir des points d’appui comme à Buho, Fras de Serrano, Hoya de los Pinos et Palmilla sur le district de Constantina. Le 2 septembre il exécutait le métayer Manuel Ruiz Espinola. Le 11 septembre le groupe occupait le village de Malcocinado (Badajoz) pour la deuxième fois (lapremière était le 26 août) et hissait des drapeaux républicains et de la FAI tout en répartissant de la propagande de l’Agrupación et du PCE.

Pendant les fêtes du nouvel an 1949, Godoy del Pueblo et Dionisio Habas sé réunissaient à la base de Casa de Madre, district de Constantina, décidaient d’une nouvelle répartition des zones d’action et aussi que les groupes comptant entre cinq et sept guérilleros chacun, reprenaient leur autonomie tout en agissant de concert à l’occasion. Le 21 janvier 1949, à Higuerón, district de Constantina, les deux groupes qui ne s’étaient pas encore séparés, étaient surpris par les forces de répression mais parvenaoient à s’enfuir après avoir abandonné quelques armes et de l’équipement. Le 4 février suivant, Dionisio Habas surprenait une patrouille de la Guardia Civil à Torrecilla et en blessait un. Le 23 mars dans la zone de Cazalla de la Sierra, Séville, il réalisait un enlévement qui lui rapportait une rançon de 50.000 pesetas. C’est à cette époque que deux jeunes libertaires, Joaquin Muñoz Figueroa Chimeno et Juan A. González Ventura Voluntario quittaient le groupe pour tenter de passer en France. Tous deux seront arrétés à Madrid deux mois plus tard.

Dionisio qui se méfiait des communistes et de leur tentative de prendre en main la guérilla, organisait un comité de la CNT à Cazalla de la Sierra. Rejoint par de nouveaux hommes dont Nuño, Bonifacio et Alfredo Moreno Antonio, il partait alors avec un autre groupe, celui de l’anarchiste Florencio Martín Benítez Vicente del Puerto, pour la province de Huelva afin d’élargir sa zone d’action. Il y développait plusieurs bases d’appui dont celle du garde de la ferme Candil Alto. Le 1er août 1949 le groupe était pris sous le feu d’une patrouille de la Guardia Civil de Zufre (Huelva) mais n’en souffrait aucune perte.

Á la fin juillet 1949 Dionisio Habas Rodríguez Durruti accompagné d’Alfredo Moreno Antonio, d’Antonio Serrano Ruiz Mohino et de Miguel García Vázaquez Botasfinas attaquait la propriété Aguafria, district de Santa Olalla (Huelva). Pris en chasse par la Guardia Civil le groupe était accroché le 1er août à la propriété Valdijerno, à Zufre où dans l’échange de coups de feu Alfredo Moreno Antonio perdait l’oeil droit. (selon d’autres sources cet accrochage aurait eu lieu le 2 novembre 1949 voir plus bas).

Le 6 août 1949 le groupe de Dionisio Habas Rodríguez réalisait une attaque à Tiñosillos mais ne s’emparait que de 304 pesetas. Il se ravitaillait ensuite à la ferme Galaperosa. Avec beaucoup de prudence le groupe agissait alors aux limites de la province de Badajoz. Dans la zone de Monesterio et Arroyomolinos de León (Huelva), il tentait sans succés de trouver des collaborateurs. Le 21 septembre un enlèvement à La Nava, Huelva, leur rapportait 50.000 pesetas et un fusil. Pendant le mois d’octobre Dionisio et ses hommes, Antonio Serrano Ruiz Mohino
, Miguel García Vázquez Dueñas et Alfredo Moreno Antonio, se cachaient pour échapper aux importantes recherches dont ils étaient l’objet. Le 2 novembre ils attaquaient la ferme Aguafria sur le district de Santa Olalla del Cala (Huelva) d’où ils emportaient des vivres et des vêtements. Pris en chasse, ils étaient accrochés et Antonio était blessé à un oeil. Ce dernier parvenait toutefois à s’enfuir et à se réfugier chez sa soeur à Huetor Tajar (Grenade) où il sera arrété par la Guardia Civil du village le 21 décembre suivant.

Dionisio Habas réalisait une dernière attaque le 8 décembre à Cercas del Cojo. Le 15 janvier 1950 la Guardia Civil sous les ordres du lieutenant colonel Juan Rodríguez Guillén surprenait une réunion de la CNT à la hutte Las Corchas, district de Cazalla de la Sierra, où, dans l’affrontement, étaient tués Manuel Soto Martín du Comité régional de Séville, Manuel Ruiz Medina, Luis Mejias Rodríguez et Antonio León Osorio.

En juin 1950 Dionisio Habas Rodríguez et Antonio Serrano Ruiz Mohino qui étaient revenus dans la province de Séville étaient blessés à la ferme Los Membrillos de Fuenteovejuna, mais parvenaient à s’enfuir. Il ne restait plus alors que huit hommes à la 3è Agrupacion : quatre communistes - Hilario Martinez Aranda Godoy del Pueblo, Manuel Moreno Hernández Minero, Manuel Doroteo Durán Gordillo Ferrera et Adriano Collado Cortés Zoilo- et quatre anarchistes - Dionisio Habas Rodríguez Durruti, Florencio Martín Benítez Vicente del Puerto, Miguel García Vázquez Botasfinas et Antonio Serrano Ruiz Mohino. Ne pouvant plus continuer la lutte armée, les guérilleros décidaient de se disperser et de tenter de s’intégrer à la vie civile. Les communistes allaient trouver de l’aide et du travail à la ferme Costalero entre Monesterio et Calera de Leon (Badajoz).

Dionisio Habas Rodríguez et Antonio Serrano Ruiz Mohino, avec l’aide de la CNT de Aznacollar (Séville), allaient trouver du travail au Patrimoine Forestier de Aznacollar tandis que Florencio Martín Benítez Vicente del Puerto et Miguel García Vázquez Botasfinas, avec l’aide de la CNT de Séville, trouvaient un travail dans une étable à vaches, rue San Luis. Tous avaient été pourvus de faux papiers par l’agent de liaison Enrique Mihura.

Le 19 juin 1951 la Guardia Civil arrêtait à l’étable Florencio Martín Benítez Vicente del Puerto et Miguel García Vázquez Botasfinas et après un interrogatoire "raffiné", arrêtait le lendemain à Aznacollar Dionisio Habas Rodríguez Durruti et Antonio Serrano Ruiz Mohino. Parrallélement étaient arrêtés une quinzaine d’agents de liasion entre Aznacollar et Séville. Puis le 14 juillet la Guardia Civil se présentait à la ferme Costalero de Calera de Leon où, après avoir tenté de résister, se rendaient Hilario Martinez Aranda Godoy del Pueblo, Manuel Moreno Hernández Minero et Manuel Doroteo Duran Gordillo Ferrera. Le dernier membre du groupe, Adriano Collado Cortés Zoilo, sera arrété chez sa soeur à Hinojosa. En tout près de soixante agents de liaison et collaborateurs seront arrétés dans toute la région.

La totalité des accusés sera traduit devant trois conseils de guerre différents. Au premier conseil de guerre tenu à Séville le 12 décemlbre 1952 contre 58 agents de liaison et trois guérilleros, furent condamnés à mort Dionisio Habas Rodríguez Durruti, Hilario José Martínez Aranda Godoy del Pueblo et Miguel García Vázquez Botasfinas. Tous trois furent fusillés au cimetière San Fernando de Séville le 3 janvier 1953.

Au second conseil de guerre tenu à Séville en février 1953, furent condamnés à mort Manuel Doroteo Duran Gordillo Ferrera, Felix Ricardo García Arellano Zoilo et Manuel Moreno Hernández Minero. Ce dernier verra sa peine commuée tandis que ses deux camarades furent fusillés le 23 mars 1953 au cimetière de Séville.

Le dernier conseil de guerre se tint en avril 1953 et y furent condamnés à mort Florencio Martín Benítez Vicente del Puerto et Antonio Serrano Ruiz Mohino qui seront tous deux sont fusillés le 11 mai 1953.


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