Ramón Guerreiro Gómez était l’ainé de trois frères et militants communistes, Ramón, Manuel et Tomás. Cest en 1934 qu’il avait adhèré au PCE. Avant la guerre civile il avait été envoyé à Moscou pour suivre les cours politiques de l’Ecole léniniste.

Pendant la guerre civile il obtint le grade de commandant d’infanterie et fut affecté au Servicio d’Investigacion Militar (SIM). Lors de l’occupation de la Catalogne par les franquistes il était avec Enrique Lister Forján et passa en France. Via Marseille il regagna la dernière zone encore aux mains de la République et le 5 mars 1939 il fut nommé responsable du Servicio de Información Especial Periférica (SIEP). Il arriva à Valence le 8 mars alors que les dirigeants du Parti avaient déjà été évacués par Monóvar, Alicante. Il resta alors en Espagne où, début juin 1939 arrivait de France Jesús Carreras Olascoaga Pablo qui venait prendre la tête de la délégation intérieure du PCE.

Ramón Guerreiro fut arrété en mars 1943 avec l’ensemble de la Commission nationale du PCE dont Calixto Doñoro, Luis Espinosa Casado, Agapito Del Olmo et Jesús Bayón González Manolo. Ramon Guerreiro et Jesus Bayon s’évadèrent de la prison de Carabanchel le 14 mars 1944 et prirent immédiatement contact avec le Parti qui pendant sept mois ne leur confia aucune mission. A cette époque la Délégation intérieure du PCE, après l’arrestation de Jesús Carreras, était aux mains de Jesús Monzón Reparaz et Gabriel León Trilla. En octobre 1944, José Isasa Olaizola Fermín leur exposa son plan de constitution des Agrupaciones Guerrilleras de Ciudad Real y Extremadura. En accord avec lui, Ramon Guerreiro et Jesus Bayon gagnèrent la montagne pour y prendre la direction des guérillas. Tandis que Jesús Bayón González était chargé d’organiser l’Agrupación de Extremadura, Ramón Guerreiro était chargé de celle de Ciudad Real. Sous le nom de Julio il gagna Ciudad Real avec son frère Manuel Antonio.

Avec les groupes de Ciudad Real s’organisa la Segunda Agrupación Guerrillera dont Ramón Guerreiro s’autoproclama chef d’Etat major. L’Agrupación comptait alors environ vingt cinq hommes. Mais les frères Guerreiro ne parviendront pas en fait à contôler les divers groupes de guérilleros où les militants socialistes et anarchosyndicalistes refusèrent de se laisser instrumentaliser par les communistes. Et de fait, lors d’une réunion, les guérillas adhéreront à l’ANFD, destitueront Ramón Guerreiro et nommeront à sa place les anarchistes Eusebio Liborio Lombardia Lavija et Norberto Castillejo Jiménez Veneno.

Á partir de l’automne 1945 les communistes sous l’autorité de Ramón feront bande à part. En 1947, Dionisio Castellanos García Palomo prenait le commandement de l’Agrupación tandis que Ramón Guerreiro en était le responsable politique, également chargé de la rédaction et de l’édition du journal clandestin Lucha (Ciudad Real). Son frère Manuel était alors à Madrid où il servait d’agent de liaison. C’est à peu près à la même époque que fut nommé commandant de la Guardia Civil de Ciudad Real le lieutenant colonel Eugenio Lima Pérez qui, peu avant, avait démantelé la guérilla de la province de Tolède.

Ramón Guerreiro Gómez a été tué le 8 mai 1948 dans sa cachette de Piedrabuena (Ciudad Real). Le 27 son frère Manuel était capturé dans une maison proche de Ciudad Real et se mettait au service de la Guardia Civil.