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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

GROS CAMISO, José « RICARDO ; ANTONIO ; ANTONIO EL CATALÁN »
Né à Manresa (Barcelone) en 1913 - mort le 14 juillet 2009 - mécanicien - PCE - URSS – France - Castellon (Levant) - Madrid (Nouvelle-Castille)
Article mis en ligne le 7 juin 2009
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Pendant la guerre civile José Gros Camiso (parfois Comiso) avait été volontaire dans le XIème Corps d’armée de Francisco Galán puis membre du XIVème Corps de Guerilleros.

Après être passé en France, il s’était embarqué pour l’URSS le 4 mai 1939 au Havre sur le Maria Ulianova.Pendant la seconde guerre mondiale il fut pendant deux ans partisan sur les arrières allemands (1942-1945) ce qui lui valut d’être décoré de l’Ordre du drapeau rouge, de la médaille du courage et de la médaille du guérillero de premier grade.

Le 6 janvier 1946 il partait de l’URSS via la Yougoslavie, où il restait jusqu’en avril, Trieste, l’Italie puis la France. Il arrivait à Toulouse le 8 mai 1946 et jusqu’en août se préparait pour ses futures missions en Espagne. Il commença à agir comme agent de liaison entre la France et l’Espagne en octobre 1946. Entre 1947 et 1951 il alait effectuer vingt sept missions en Espagne.

En juin 1950 il fut chargé par le Parti d’aller évaluer la situation exacte de l’Agrupación Guerrillera de Levante y Aragon (AGLA) et d’organiser l’évacuation des guérilleros survivants. José Gros fut accompagné dans cette mission par six militants : Félix Pérez Sebastián qui avait lutté avec lui comme guérillero en URSS ; Dorotéo Ibáñez Alconchel El Maño, guide de l’AGL depuis 1945 et bon connaisseur de tous les secteurs ; Ricardo Navacerrada Marcos ancien guérillo en URSS ; Eduardo, originaire de Cordoba, qui avait combattu dans la résistance en France et qui connaissait bien les passages frontaliers ; Manuel del Valle Manolo EL Tendero ancien combattant en URSS où il avait appris le métier de radio ; et José, originaire de Castellón de la Plana, ancien combattant du XIVè Corps de Guerrilleros et guide de l’AGL.

Fin août le groupe embarquait à Marseille sur un petit bateau français, dont le capitaine était un militant communiste espagnol. Arrivé deux jours plus tard face à Vinaroz (Castellon de la Plana), le groupe débarquait de nuit sur un bateau pneumatique sur une plage située face à la localité de Alcanar, entre San Carlos de la Rapita et Vinaroz. Pendant plus de six mois José Gros et son groupe allaient sillonner toute la région et contacter les divers groupes de guérilleros.

Il fut accusé par certains d’avoir exécuté sur l’ordre du parti plusieurs dizaines de guérilleros, ce qui pourrait expliquer la tentative d’attentat dont il fut l’objet. Le 19 mars 1951, après une réunion avec des guérilleros du 17° secteur, alors qu’il se reposait sous sa tente, une grenade qui n’explosa pas, était lancée sur sa tente par Isaias Jiménez Utrillas EL Ferroviario (ou Maquinista et Manolo). Selon J. Gros, ce dernier avait rejoint la guérilla après l’attaque du train de la ligne Sagunto- Teruel- Saragosse. C’est lui qui, travaillant sur cette ligne, avarit donné tous les renseignements permettant l’attaque, ce qui lui aurait permis de s’infiltrer dans la guérilla pour le compte de la Guardia Civil. Le Guardia Civil F. Aguado Sanchez (p.397) dément que Jiménez ait été un agent de la Guardia Civil et prétend qu’il avait rejoint la guérilla trois mois avant l’attaque.

A la mi juin 1951 José Gros et Félix Pérez informaient la direction du PCE et l’opération d’évacuation commençait. C’est Florian García Velasco Grande qui conduisit 27 guérilleros depuis la Sierra de Gudar jusqu’à la frontière. Sans guide - celui qui avait été envoyé de France avaiet été tué dans l’attaque par la Guardia Civil du campement de Cofrentes - le groupe mit 35 jours pour arriver à la frontière et passer en France.

A partir de 1962, José Gros fit plusieurs voyages en Espagne pour y organiser l’infrastructure clandestine du parti. Il s’installa définitivement à Madrid le 2 mai 1964, après la chute en avril de l’appareil du parti dont José Sandoval Moris et Luis Antonio Gil. José Gros parvenait à contacter directement Francisco Romero Martín et se chargeait désormais de tout ce qui concernait la propagande et le passage clandestin de frontières. C’est par ses mains qu’allaient passer tous les faux documents avec lesquels les militants communistes entraient et sortaient d’Espagne. Cet appareil central de propagande et de faux papiers, installé à Madrid, fonctionnera jusqu’à la légalisation du Parti en 1977 et ne sera jamais localisé par la police.

Au X° congrès du PCE célébré à Madrid à partir du 28 juillet 1981, José Gros fut élu "membre d’honneur" du Comité central.

José Gros qui est l’auteur de "Relatos de un guerrillero communista : abriendo camino" (Barcelona, ATE, 1977 & Librairie du globe, Paris, 1971), est décédé le 14 juillet 2009.


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