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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

ALFARACHE ARRABAL, Progreso « Antonio RODRIGUEZ »
Né à Algeciras (Cadix) vers 1888 - mort le 20 février 1964 - Ouvrier imprimeur - MLE - CNT - Andalousie, Valence & Catalogne - Mexique
Article mis en ligne le 1er décembre 2006
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Autodidacte, Progreso Alfarache Arrabal avait adhèré très jeune à la CNT en Andalousie. En 1919 il était l’un des délégués du syndicat des arts graphiques de Séville au 2ème Congrès de la CNT tenu à Madrid au théâtre de la Comedia. La même année il avait été arrêté avec de nombreux autres militants – dont Pedro Vallina, Sanchez Rosa, Oliveira, Daza – lors de la grève des loyers à Séville. Vers 1920 il était le secrétaire de la CNT andalouse et rédacteur de son organe Solidaridad Obrera (Séville) y compris pendant son emprisonnement (en mai).

Progreso Alfarache

Pendant la dictature de Primo de Rivera il avait du s’exiler en France où il a dû passer plusieurs années avant de rentrer clandestinement en Espagne.

En 1928 il était membre de la rédaction du journal Despertad, membre du groupe anarchiste Solidaridad et à partir de juin 1930 secrétaire du Comité National de la CNT. Il participait en août 1930 à la conférence andalouse et en tant qu’observateur de la CNT avec Rafael Vidiella à la réunion qui allait déboucher sur le Pacte de San Sebastien, un accord des diverses forces républicaines pour renverser la monarchie. Il était arrêté peu après et considéré comme le principal responsable du Comité révolutionnaire complotant contre Primo de Rivera. En octobre 1930 il était en prison à Jerez ce qui ne l’empêchait pas de diriger la rédaction du journal Accion (Barcelone, 19 février 1930- avril 1931) publié par le groupe Solidaridad et, semble-t-il de la revue Mañana (Barcelone, mai 1930- juin 1931) publié par le même groupe opposé à l’action de la FAI au sein de la CNT.

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Après l’avènement de la République il participait au congrès de juin 1931 de la CNT et était le rédacteur de Solidaridad Obrera. Il allait ensuite participer à l’élaboration du Manifeste des Trente (tendance plus syndicaliste) dont il fut l’un des signataires en août. Exclu de la CNT il a alors appartenu aux syndicats CNT d’opposition et fut l’un des signataires du manifeste appelant à la création d’une Alliance ouvrière. Il était à la même époque le rédacteur de plusieurs titres de la presse libertaire dont l’hebdomadaire trentiste Cultura Libertaria (Barcelone, 1931-1933, 65 numéros), Estudios Sociales et le directeur de Vida Y Trabajo (1932-1933).

Pendant la guerre civile il a été membre du Conseil de l’économie de la Généralité de Catalogne et a été le secrétaire d’Horacio Prieto lorsque celui-ci avait été nommé ministre.

A la fin de la guerre Progreso Alfarache Arrabal parvenait à passer en France où il était interné au camp du Barcarés, puis à émigrer au Mexique où il allait défendre les thèses collaborationnistes et organisait en 1942 le groupe appelé Nouvelle FAI opposé aux thèses défendues par Juan Garcia Oliver. En 1944 il était le secrétaire du noyau CNT du Mexique, puis participait au gouvernement républicain de Giral comme Directeur de la pêche au ministère de l’agriculture. Il était alors aussitôt désavoué par la sous délégation de la CNT au Mexique tout comme Miguel Yoldi, Pedro Cané et Feliciano Subero qui étaient dans le même cas que lui. Il collaborait parallèlement à tous les titres publiés par l’exil libertaire et notamment à l’organe Solidaridad Obrera (Mexico) sous-titré Portavoz de la militancia cenetista en el exilio dont il dut le directeur en 1944-1945 et dont E. Maldonado était l’administrateur.

Fin 1946 il rentrait clandestinement en Espagne pour y représenter l’exil au Comité national de la CNT. Arrêté en mars 1947 à Madrid il a été interné plusieurs années à Madrid puis à Ocaña.

A sa libération il regagnait le Mexique où à partir de 1963 il allait être le directeur de la revue Comunidad Iberica (Mexico, 1962-1971, 49 numeros) et ce jusqu’à son décès survenu à la suite d’une opération le 20 février 1964 au sanatorium espagnol de Mexico. Il serait mort en prononçant les paroles suivantes « Alfarache aime plus la CNT que sa propre mère ».Il fut alors remplacé à la direction de la revue par Fidel Miro.

Au Mexique il s’était marié à l’ancienne compagne de Pedro Massoni Viva (1888-1933), Rosita qui tenait un atelier de modiste où travaillaient plusieurs militantes de la CNT.

Dans la presse il avait souvent utilisé le pseudonyme de Antonio Rodriguez et était l’ami depuis 1929 du grand écrivain Ramon J. Sender.


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